Mook Mars

Quel est l’impact de la crise du covid-19 sur les projets spatiaux en cours ?

Quel est l’impact de la crise du covid-19 sur les projets spatiaux en cours ?

La crise du covid-19 impacte tous les secteurs d’activité et le domaine du spatial n’est pas en reste. Entre mise en quarantaine anticipée pour les spationautes partis pour l’ISS le 9 avril 2020, et report de certaines expériences pour les chercheurs et ingénieurs de l’ESA, on ne peut que se demander si la pandémie aura un impact sur les projets lunaires et martiens ambitieux prévu dans l’agenda des agences spatiales. Didier Schmitt rédacteur du Mook Mars, répond à ces interrogations.

Propos recueillis par Isabelle Monnart, pour La Libre et DH.

Un report possible du voyage lunaire prévu pour fin 2020 par l’ESA ?

En novembre dernier le conseil des ministres a accordé un budget de 1,456 milliards d’euros à l’ESA pour la période 2020-2024. Si ce montant est encore loin de ceux investis par la NASA pour une année, il va permettre d’ouvrir la voie à des projets ambitieux et d’envergure comme un retour sur la Lune par les Européens. Cependant, la crise actuelle risque de redistribuer les cartes à jouer.

Didier Schmitt « C’est très difficile de savoir si cette crise économique va influencer très négativement ou très positivement le secteur… »

« La première option, c’est que les États vont dire que c’est la banqueroute. […] [Mais] si on déroule tout ce que l’on a fait sur les cinq prochaines années, on aura trois Européens dans la station lunaire et sûrement, on l’espère, un sur la Lune. […] [Le spatial est] un domaine qui draine un niveau d’ingénieurs et technique très élevé. Si on arrête de mettre de l’argent là-dedans, on « appauvrit » le QI européen. Peut-être, donc, […] que [le conseil des ministres] mettra plus d’argent pour avoir plus de retombées. »

Les capacités techniques et scientifiques de l’ESA au service de la pandémie ?

On sait que beaucoup de techniques médicales ont été testées et développées dans l’espace. Il pourrait alors être opportun de mettre cette expertise au service de la crise du covid-19. Pour Didier Schmitt, responsable de la stratégie et de la coordination pour l’exploration à l’ESA, c’est effectivement un chemin qui pourrait être suivi.

Didier Schmitt : « J’ai déjà regardé un peu, avec d’autres scientifiques, mais aussi avec les directeurs de l’ESA, si l’on pouvait faire des choses, notamment de l’impression 3D. L’ESA est la seule agence au monde qui fait tout. On a des compétences très larges, […] notamment des programmes de télémédecine qui peuvent servir en temps de crise. »

Même si les projets de l’ESA pour les quelques mois et années à venir sont bousculés par la crise du covid-19, il est certain que les avancées scientifiques, médicales et d’ingénierie développées par le secteur ne peuvent être que bénéfiques pour endiguer des périodes de crise comme celles que nous vivons. Au fil des pages du Mook Mars, tout comme celles de la BD Safari Rouge, l’adversité, la capacité à dépasser les limites techniques, mentales et physiques montrent l’incroyable résilience de l’espèce humaine. Cette qualité ne peut être qu’un moteur pour dépasser la crise que nous traversons tous ensemble aujourd’hui.

Pour découvrir des témoignages inspirant de ceux qui ont vécu le confinement dans les milieux les plus extrêmes et comprendre l’intérêt pour le spatial comme pour la Terre de lancer des projets toujours plus ambitieux, découvrez sans plus tarder le Mook Mars.

Crédit photographique © ESA – D. Ducros