Mook Mars

Trois éléments simples pour construire une base lunaire

De récentes études soutenues par l’ESA montrent que pour construire les futures bases lunaires, la recette pourrait être assez élémentaire : de la poussière, de l’urine et une imprimante 3D.

Un retour sur la Lune dans un futur proche :

Les plans de la plupart des agences spatiales sont clairs : nous allons retourner sur la Lune dans les prochaines années. Et cette fois-ci l’idée n’est pas simplement d’y planter un drapeau, mais bien d’y établir une présence plus pérenne. Pour cela, il va rapidement être nécessaire de construire des bases pour accueillir les futurs astronautes qui séjourneront à la surface de la Lune, au même titre que les stations qui accueillent des scientifiques dans les régions polaires.

Cependant, la Lune est et restera bien moins facile d’accès que les pôles. Pour construire ces futures bases, il faudra se servir des matériaux que l’on trouve sur place. C’est ce que l’on appelle dans le jargon : l’utilisation des ressources in-situ. Et sur la Lune… ces ressources se limitent en grande partie à de la poussière !

Trouver les matériaux adéquats pour la construction des bases lunaires :

À l’ESA, des équipes envisagent de produire des briques de construction en impression 3D à partir de cette poussière lunaire. Les essais qu’ils ont menés sont d’ores et déjà très fructueux, puisqu’ils ont permis d’imprimer un bloc de 1,5 tonnes qui trône à présent dans les couloirs du centre technologique de l’ESA aux Pays-Bas : l’ESTEC. Ce type de matériau serait par ailleurs efficace pour se protéger des radiations.

© ESA–G. Porter, CC BY-SA 3.0 IGO
© ESA–G. Porter, CC BY-SA 3.0 IGO

Très récemment, une nouvelle étude a montré que l’urine des futurs astronautes, elle également disponible directement sur place, pourrait devenir une ressource de choix dans le cadre de ces constructions. En effet, l’un des composant majoritaires de l’urine : l’urée, a des propriétés qui peuvent se révéler formidables dans le domaine de la construction.

Les chercheurs ont donc ajouté de l’urée à leur matériau de simulation de la poussière lunaire. Le mélange obtenu en sortie de l’imprimante 3D a été testé en conditions réelles, c’est-à-dire dans le vide et avec des cycles de température extrêmes. Le résultat est sans appel : non seulement, l’urée permet d’obtenir un « béton » solide et malléable, mais elle permet de réduire la quantité d’eau nécessaire au mélange encore plus que ses équivalents industriels (naphtalène, polycarboxylate).

Dans le futur, on peut donc imaginer que chaque astronaute devra donner un peu de sa personne pour construire la base qui lui servira d’abri.

© ESA–S. Pilehvar
© ESA–S. Pilehvar

Plus d’informations sur ces recherches :

https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Videos/2018/08/Spaceship_EAC_studying_lunar_regolith#.XrVkOQgASWs.link

https://www.esa.int/Science_Exploration/Human_and_Robotic_Exploration/Astronaut_urine_for_building_a_Moon_base

Illustration d’entête : © ESA – P. Carril