Une enquête conduite par Harris Interactive (lien vers l’étude) pour l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) en 2018, montrait que seul 4 européens sur 10 estimaient avoir une bonne connaissance des activités spatiales menées par l’ESA. Didier Schmitt, rédacteur en chef du Mook Mars et auteur de la BD Safari Rouge, souhaitait pallier ce manque de connaissances à travers ces deux ouvrages et ainsi sensibiliser, sans fiction ni exagération, à ce domaine encore trop méconnu du grand public.

Donner la parole aux spécialistes mais permettre l’appropriation de celle-ci à chaque lecteur :

Que vous soyez féru de spatial ou néophyte curieux, le Mook Mars répond à l’exigence scientifique au travers d’informations précises tout en les traduisant en un langage accessible à tous.

Didier Schmitt : « Ma ligne éditoriale est claire : on veut laisser parler les gens, il faut que les scientifiques et les ingénieurs s’expriment mais, […] Il faut de l’empathie quand on écrit. Si on ne se met pas à la place de celui qui va lire, on n’arrive pas à écrire correctement. »

« L’un des intérêts de ce mook, c’est de redonner une « vérité ». Qu’on arrête de reprendre les discours d’Elon Musk comme si c’était un messie. […] Moi, je voulais ramener les gens sur Terre. On a besoin de rêver, oui. Mais pas avec des imbécillités »

Avec tout ce que l’exploration spatial a d’inspirant, il serait donc dommage de la réduire à un scénario de film à gros budget.

« C’est aussi ce que je tente de faire dans la bande dessinée Safari Rouge, où je fais de l’anticipation technologique. Ce n’est pas de la science-fiction ; c’est de la fiction scientifique. Nous sommes en 2080 mais les choses sont plausibles et raisonnables. Ce n’est pas Hollywood. »

Comprendre la vie dans l’espace pour comprendre la vie sur Terre :

Les spationautes et les scientifiques du domaine ont pour habitude de dire que la planète Terre, à l’instar de la station spatiale internationale qui gravite au-dessus de nos têtes, est un vaisseau spatial qui accueille un peu plus de 7,5 milliards de passagers. Ainsi, comprendre les limites de la vie dans l’espace, c’est aussi comprendre les limites du vaisseau Terre.

Didier Schmitt : « [L’exploration spatiale vers Mars] permet d’amener une meilleure compréhension sur les limites de ce que la Terre peut absorber. Dans un vaisseau spatial, si vous exagérez sur quelque chose, le système de recyclage ne va plus fonctionner. C’est un système de réciprocité entre la technologie et l’humain. »

Mieux appréhender le domaine du spatial, c’est comprendre le quotidien de scientifiques, ingénieurs, chercheurs et spationautes, mais aussi en apprendre plus sur notre quotidien terrestre. Le Mook Mars comme la BD Safari Rouge, se veulent le relai d’une information de qualité, scientifiquement vérifiée, qui permet à chacun de s’approprier ces savoirs et d’y trouver des liens avec sa propre vie.

Les propos recueillis sont issus d’une interview « Le confinement, une question de préparation » de Isabelle Monnart, parue dans La Libre et la DH.

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