Mook Mars

Le paradoxe de Cassandre

Le paradoxe de Cassandre

La nature n’a pas d’a priori, elle laisse se développer toutes sortes de variétés. Nos sociétés expérimentent le même processus : elles voient régulièrement émerger de nouveaux négationnistes de la science, révisionnistes de l’histoire, déclinistes économiques, complotistes politiques et autres pessimistes.

Quand certaines espèces s’éteignent, de nouvelles apparaissent, comme c’est le cas des platistes. Non, ce n’est pas une espèce de vers de terre récemment découverte, mais une mouvance qui veut démontrer que la Terre est plate… ses adeptes voulant construire eux-mêmes des fusées ou aller en Antarctique découvrir le mur de glace qui délimiterait le monde. À première vue, ceci prête à rire, mais à bien y réfléchir, cela démontre la malléabilité de l’esprit humain, aussi bien pour la parole scientifique que la parole politique.

Cela fait un demi-siècle qu’on a marché sur la Lune, et cela fait un demi-siècle qu’il existe des détracteurs de cette réalité technologique. À l’opposé, il y a ceux qui disent : « Des vols habités sur Mars ? Mais on y a déjà été ! » Et c’est là le paradoxe, car nous devenons plus enclins à croire aux infox – les fake news – et plus dubitatifs face aux faits scientifiques. Et quand le cinéma est une industrie (Hollywood), il ne contribue pas à discerner le vrai du faux ou à différencier le réel de l’irréalisable.

D’où la nécessité de prendre de la hauteur, avec un mook qui a les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles. Il est rédigé à la source, par des experts, par des femmes et des hommes dont l’espace est la profession et la passion. Une autre volonté de la rédaction est d’aller sur place, là où les actions se passent, chez ceux qui œuvrent pour que l’espace soit une source d’innovation et d’inspiration. Et, pour une fois, soyons chauvin et parlons beaucoup d’Europe.

Didier Schmitt, rédacteur en chef

Crédit photographique © Shutterstock