L’Europe surveille l’espace et ses satellites
Visite du Centre des opérations de l’ESA à Darmstadt
Nous sommes encore bien trop nombreux à ignorer ce qu’est le Centre européen des opérations spatiales de l’ESA (European Space Operations Centre : ESOC).
Et pourtant, depuis sa création au tout début des années 1960, l’ESOC n’a cessé d’œuvrer en faveur de ce qui apparaît au fil des décennies comme une véritable révolution, celle du regard que nous portons sur l’espace et sur la Terre elle-même, depuis l’espace. Soixante ans après les débuts de l’aventure spatiale, les outils et les applications pour comprendre l’Univers, notre système solaire et notre planète ne cessent de se multiplier et de s’améliorer.Pour mieux comprendre l’ambition européenne et mesurer le savoir-faire de ses experts, notre rédaction n’a pas hésité à pousser la porte du centre des opérations satellitaires à Darmstadt, en Allemagne. Nous y avons été accueillis chaleureusement et rares ont été les questions qui n’ont pas trouvé de réponse. Visite.
Parcours sans faute
À l’ESOC, l’échec n’est pas une option. Atteindre l’objectif est un état d’esprit que l’on cultive depuis longtemps : dès l’arrivée de ses premiers experts, en décembre 1967, lors d’un déménagement pour le moins… précipité. Suite à la signature d’un accord entre l’ESRO (European Space Research Organisation, une des deux agences spatiales européennes qui ont précédé l’ESA) et la République fédérale d’Allemagne, l’ESDAC (European Space Data Center) est déplacé de Noordwijk aux Pays-Bas à Darmstadt en Allemagne pour devenir l’ESOC. À quelques semaines d’un lancement de satellite, les nouveaux locaux ne sont pas tout à fait finis. On raconte que les toilettes sont mixtes car on en a réquisitionné une partie pour du stockage, par manque de place ! La climatisation pose aussi des problèmes… comme l’installation du puissant calculateur IBM 360, le plus performant à l’époque ! Malgré toutes ces difficultés, les membres de ce nouveau centre réussiront à tenir les délais imposés pour leur première mission et prendront comme prévu le contrôle du satellite de recherche ESRO-2 dès son lancement en mai 1968.
Depuis lors, l’ESOC n’a cessé d’assurer toutes ses missions avec succès, comme en témoigne son palmarès affiché fièrement dans sa superbe salle de contrôle que nous avons pu visiter… comme les toilettes qui ne sont plus mixtes maintenant. Depuis son arrivée à Darmstadt, ce Centre de l’ESA a continué de grandir, de se développer et de performer. Depuis sa création, l’ESOC n’a connu aucun échec sur les quatre-vingts missions de lancement de satellite qu’on lui a confiées. Ce qui lui vaut une réputation mondiale enviable. Darmstadt est classé troisième sur le podium mondial pour le nombre de lancements, derrière Houston et Moscou.
Le reportage complet est à découvrir dans le premier numéro du mook Mars disponible dans toutes les bonnes librairies.
Olivier Weyrich, éditeur
Crédit photographique © ESA