Mook Mars

Profession : astronaute !

Profession : astronaute !

Ingénieur aérospatial de formation, Thomas Pesquet réussit le concours des pilotes cadets d’Air France, puis devient pilote et instructeur sur A320. Depuis peu, il est aussi pilote sur A310 pour les campagnes de vols 0g Novespace.

Mais il est plus connu pour faire partie des six astronautes européens sélectionnés en 2009 (et devient ainsi le dixième Français). Thomas a décollé à bord d’une fusée Soyouz pour sa première mission de six mois à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en 2016. Son deuxième décollage est prévu pour 2020/2021 sur l’un des nouveaux vaisseaux commerciaux américains.

Que ce soit au travers de vos publications sur les réseaux sociaux ou bien de vos nombreuses apparitions dans les médias, vous avez pu partager votre vie et votre métier avec, certainement, un public plus large que n’importe quel astronaute européen auparavant. Vous avez notamment à cœur de partager qu’être astronaute n’empêche pas de rester quelqu’un comme tout le monde. Judoka depuis tout petit, joueur de saxophone… En quoi ces aspects, qui peuvent paraître moins caractéristiques d’un astronaute dans l’imaginaire commun, aident au quotidien sur Terre et dans l’espace ?

Thomas Pesquet : Il s’agit comme toujours d’une combinaison de facteurs. Il est évident qu’il faut être sportif pour être astronaute. On en a besoin pour résister aux accélérations du décollage, de l’atterrissage, ou encore pour les sorties en scaphandre, qui sont très éprouvantes. L’intérêt de la musique est certainement moins évident à première vue, mais il faut voir cela comme un langage. La musique est un ensemble de règles qui permettent de s’exprimer de manière correcte et je pense qu’elle est d’une grande aide pour apprendre les langues étrangères. Pour pouvoir voler dans l’espace, il a fallu que j’apprenne le russe. Il y a donc des bénéfices immédiats.

Mais je pense que ces aspects marquent plutôt un état d’esprit : il faut avoir envie d’apprendre toujours plus pour être astronaute. Il ne faut pas se contenter de ce que l’on vous pose sur un plateau tous les jours, mais aller chercher en permanence un peu plus loin et se lancer des défis. C’est dans ce contexte-là que les affinités qui ne sont pas nécessairement académiques ou professionnelles permettent de développer ce que les Américains appellent les soft skills : la capacité de travailler en équipe, de bien communiquer, de pouvoir être un meneur, mais aussi de pouvoir être un suiveur quand la situation l’exige.

Ce que cela prouve finalement, c’est que le métier d’astronaute requiert un spectre d’intérêts et de compétences très large. On ne recherche pas le meilleur pilote d’acrobaties du monde ou l’expert mondial en physique nucléaire. Mais il faut être capable de réaliser beaucoup de choses à un niveau acceptable et de ne pas avoir de trou dans sa raquette.

L’intégralité de l’interview de Thomas Pesquet est à découvrir dans le premier numéro du mook Mars disponible dans toutes les bonnes librairies et sur notre e-shop.

Interview réalisée par Jérémy Rabineau, Ingénieur aérospatial

Crédit photographique © ESA/NASA